Bern: Demo gegen Dublinabschiebungen nach Kroatien

///FR///EN///In Bern demonstierten am Samstag rund 1000 Personen gegen die Dublinabschiebungen nach Kroatien. Kritisiert wurde die menschenverachtende Brutalität der kroatischen Polizei, angeprangert das aktive Wegschauen der schweizer Behörden. Hunderte geflüchtete Personen mit Dublin-Negativentscheid waren aus Bundesasylcamps und kantonalen Camps der gesamten Schweiz angereist.

Die selbst betroffenen Personen bildeten die überwiegende Mehrheit der Demonstierenden. Auf dem Bundesplatz und während der Demo zum berner Rathaus waren daher die Angst vor einer drohenden Kroatien-Abschiebung, wo traumatisierende Gewalterfahrungen gemacht wurden, sowie die Dringlichkeit der Forderungen #StopDublinKroatien stark zu spüren. Die schweizweite Organisierung und Mobilisierung wurde von vielen als grosser Erfolg betrachtet. Ein Erfolg gegen die Isolation der Asylcamps. Ein Erfolg gegen die Unsichtbarmachung der Leben und Interessen von asylsuchenden Personen in der Schweiz. Ein Erfolg, der Hoffnung und Energie gibt, um weiterzukämpfen.

Die nächsten Schritte in diesem Kampf sind noch zu definieren. Nach dieser Demonstration, der Petitionsübergabe im Dezember, sowie den aufwändig zusammengetragenen erschütternden Erfahrungsberichten ist klar, dass es en betroffenen Personen gelang sich zu vernetzen und zu organisieren. Zudem ist die Entschiedenheit angesichts der Dringlichkeit und der Angst sehr hoch. Die nächsten Aktionen hängen aber auch vom Umfeld ab. So mobilisierten sich bisher abgesehen von den betroffenen Personen nur wenig weitere Personen, Kollektive, Parteien, Kirchen, Organisationen, NGOs usw. Das soll nicht so bleiben.

Ausstehend sind auch Einordnung der Bewegung und der Forderungen durch die Mainstreammedien in der Deutschschweiz sowie die Positionierung der neue Departementsvorsteherin Baume-Schneider. Beides dürfte einen gossen Einfluss auf die Praxis des SEM haben. Leicht positive Signale kamen bisher zum Einen vom Bundesverwaltungsgericht, das die Beschwerde, der kurdischen Journalistin Perihan Kaya gutheist. Das SEM habe Formfehler begangen und müsse in diesem Dublin-Fall erneut über die Bücher. Zum Anderen sprach der Europäische Gerichtshof für Menschenrechte Kroatien im Januar schuldig. Der Staat sei für den Tod und die Misshandlung von geflüchteten Personen unter staatlicher Obhut verantwortlich. Das SEM wird sich auch hierzu äussern müssen.

Medienberiche

Erfahrungsberichte zur staatlich organisierten Brutalität in Kroatien

„Wir konnten kaum atmen“ – Dublin-Kroatien-Abschiebungen stoppen
„Wir alle haben schmerzhafte Erinnerungen und sie kommen immer wieder zurück, sie gehen nicht weg“
„Du liegst am Boden, aber sie machen weiter“
„Sie haben uns in eine Falle gelockt“


Berne : Manifestation contre les renvois Dublin vers la Croatie

Environ 1000 personnes ont manifesté samedi à Berne contre les renvois Dublin vers la Croatie. La brutalité inhumaine de la police croate a été critiquée et le silence actif des autorités suisses a été dénoncé. Des centaines de personnes exilées ayant reçu une décision négative de Dublin sont venues des camps d’asile fédéraux et cantonaux de toute la Suisse.

Prise de parole – Droit de rester – Migrant solidarity Network – Solidarité sans frontières

La Croatie n’est pas un endroit sûr pour les personnes réfugiées. Même le SEM devrait s’en rendre compte. Et ce ne serait pas très compliqué, il lui suffirait finalement de réellement écouter les personnes qui sont passées par la Croatie pour arriver en Suisse. Leurs récits sont complets, cohérents et édifiants : la police croate déploie une panoplie et une systématique de cruauté et de violations des droits humains tout simplement extrême.

Si cela ne suffit pas au SEM pour s’en rendre compte, il lui suffirait de lire quelques rapports : celui de l’OSAR, celui de Solidarité sans frontières, celui de Médecins du Monde, celui du Center for Peace Studies ou encore celui du Comité pour la prévention de la torture du Conseil de l’Europe. Tous ces rapports décrivent précisément la même situation : Les droits des personnes migrantes ne sont pas respectées en Croatie. La police tabasse, menace, viole, laisse mourir et humilie les personnes en quête de protection. Les autorités croates sont au courant, et elles ferment les yeux. La Croatie a reçu de l’argent de l’union européenne pour mettre en place un monitoring des pushbacks et des violences aux frontières. Pour une large coalition de groupes de défense des droits humains en Croatie, ce mécanisme est une blague : il n’est pas indépendant, pas transparent, et surtout les soi-disants inspecteurs doivent prévenir la police de leurs visites surprise.

Le SEM, qui a décidément beaucoup de peine à regarder les choses en face rétorque que les violences aux frontières sont un phénomène séparé de ce qui se passe à l’intérieur du pays. C’est absurde ! Comment peut-on dissocier un État de sa police ? Comment ne pas comprendre les traitements réservés aux réfugiées aux frontières comme une déclaration très claire de l’État croate de son refus de respecter les droits fondamentaux et de garantir un accueil digne aux personnes qui demandent protection ? Il y a deux semaines, la Cour Européenne des droits humains a une fois encore condamné la Croatie pour violation du droit à la vie des personnes migrantes.

Les structures d’accueil pour les personnes requérantes d’asile en Croatie sont vétustes. Le système de santé est insuffisant, les mécanismes de détection des victimes de torture et de violences sexuelles sont inefficaces et leur prise en charge est largement insuffisante.

Enfin, l’accès aux droits et la possibilité de se plaindre des violations subies ne sont pas suffisantes en Croatie. Cette analyse, fondée et documentée, provient notamment de deux ONG critiques du gouvernement en Croatie : le Center for peace studies et Are You Syrious. Cyniquement, le SEM cite ces deux ONG dans ses décisions d’asile négatives. Le SEM peut ainsi se targuer d’avoir mené des investigations importantes sur le terrain. Or, cela ne correspond pas du tout à la réalité, et ces deux ONG contestent avec véhémence les analyses du SEM. Elles l’ont d’ailleurs confirmé au journal la WOZ, dans un article paru en décembre dernier déjà.

Il est grand temps que le SEM ouvre les yeux, prenne ses responsabilités et cesse de se cacher derrière la volonté d’un parlement de droite. Les Accords de Dublin prévoient une clause de souveraineté, qui est discrétionnaire. Le SEM peut l’actionner sans devoir rendre de comptes à personne.

Malheureusement, ouvrir les yeux, le SEM ne le fera pas tout seul. C’est là que les voix de la rue, que les voix du terrain doivent entrer en jeu. Notre campagne contre les renvois en Croatie a été commencée en octobre de l’année passée. Nous continuerons tant qu’il le faudra. Mais nous avons besoin d’être encore plus nombreux, plus forts, et plus bruyants. Nous avons besoin de vous pour écrire au SEM, pour écrire aux autorités cantonales lors des renvois, ou tout simplement comme ça, pour leur montrer que leur politique envers les personnes dublinées vers la Croatie est dangereuse, inacceptable et irresponsable. Vous trouverez toutes les informations sur nos moyens de lutte sur nos réseaux sociaux, notamment le compte instagram de StopDublinCroatie.

Nous tenons enfin à remercier et à exprimer notre admiration à toutes les personnes concernées qui ne se laissent pas faire, qui résistent et s’organisent. Malgré le climat anxiogène que fait régner le SEM dans les camps, dans les centres, malgré les chicaneries minables quotidiennes de refus de soins, de refus de nourriture adaptée aux enfants, de transferts dans les cantons qui séparent les amis, les compagnons et parfois même les familles, les personnes concernées sont là, ensemble, elles restent fortes. Aujourd’hui elles sont descendues dans la rue par centaines, pour venir ici à Berne, manifester leur colère et leur volonté de vivre une vie digne, libre et autodéterminée.

Être ensemble ça permet de faire reculer la peur, de montrer au SEM que malgré tout ce qu’il essaie, il ne nous divisera pas, il n’isolera pas les personnes réfugiées, la résistance et la solidarité sont trop fortes pour cela.

Merci à tout le monde d’être venu, ensemble, on va continuer.


Bern: Demo against Dublin deportations to Croatia

In Bern on Saturday, about 1000 people demonstrated against the Dublin deportations to Croatia. They criticized the inhuman brutality of the Croatian police, and denounced the active turning a blind eye of the Swiss authorities. Hundreds of refugees with Dublin negative decisions had arrived from federal asylum camps and cantonal camps throughout Switzerland.