///FR ci-dessous///Simeon und Rose mussten diesen Sommer aus Burundi fliehen, nachdem Simeon, der als Anwalt arbeitet, einem Mordanschlag durch Regierungsmitglieder entkam. Er hatte die Identität des mutmasslichen Vergewaltigers eines Kindes aufgedeckt, welcher der Regierungspartei nahestand. Wie viele andere Burundier*innen konnten Simeon und Rose aus dem Land fliehen, indem sie einen Flug nach Serbien nahmen – ein Land, für dessen Einreise kein Visum erforderlich ist. Von dort aus versuchten sie über Bosnien, Kroatien, Slowenien und Italien in die Schweiz zu gelangen. Wie viele andere Menschen auf der «Balkanroute» wurden sie in Kroatien mit der Unterdrückung durch die lokalen Behörden konfrontiert.
“Über Felder und durch Wälder reisten wir nach Kroatien ein. Wir versuchten mehrmals, die Grenze zu Kroatien zu überqueren. Beim ersten Mal wurden wir von der kroatischen Polizei im Wald aufgegriffen. Anstatt uns zur Polizeistation in Zagreb zu bringen, brachte uns die Polizei in einen anderen Wald, weit entfernt. Sie brachten uns dorthin, damit wir nach Bosnien zurückkehrten. Und als die Polizisten uns in diesem Wald freiliessen, sagte sie zu uns: «Das ist Zagreb». Sie beschimpften uns in Sprachen, die wir nicht verstanden.
Als ich und meine Frau mit unserer Gruppe [wieder] nach Kroatien einreisten, war meine Frau müde und krank. Als die kroatische Polizei ankam, war meine Frau gerade auf den Boden gefallen, da sie so müde war. Als ich die Geste machte, meine Frau hochzuheben, schlug mir ein Polizist auf das Bein, ich habe immer noch einen Abdruck davon. Der Polizist hat mich hart mit dem Fuss getreten. Meine Frau war müde, es war sehr kalt, aber die kroatische Polizei nahm keine Rücksicht; sie respektiert das Menschenrecht nicht. Die Polizisten sehen die Bedeutung des Menschen nicht. Er [der Polizist] hat schlecht über uns gesprochen, in der kroatischen Sprache, die ich nicht verstehe. Trotzdem habe ich bemerkt, dass er versucht hat, mich zu beleidigen. Er benutzte einen beleidigenden Ton, um zu sagen, dass meine Frau… Er sagte «Woman crazy! Woman crazy!». Dabei war meine Frau müde und krank von der Kälte.
Ein anderes Erlebnis: Als die Polizei uns auf die Wache brachte, fragten sie uns: «Werden Sie weitermachen?». Wir bejahten. «Wohin werden Sie weitergehen?», fragten sie uns. Wir antworteten: «In der Schweiz». Die Polizisten sagten «Okay, kein Problem», dann gaben sie uns Papiere, die wir ausfüllen sollten. Nach dem Ausfüllen sagte die Polizei: «Okay, warten Sie einen Moment». Wir blieben in dem Zimmer. Danach brachte uns die Polizei zur Abnahme der Fingerabdrücke. Ich fragte die Polizei: «Wofür ist das?», und sie sagten: «Das ist für die Sicherheit, kein Problem». Wir hatten keine andere Möglichkeit, als zu tun, was sie sagten. Es ist die Polizei, also waren wir verpflichtet, zu tun was sie sagten.
Sie haben uns in eine Falle gelockt. Ich fragte noch einmal «Gibt es keine Konsequenzen?», und er antwortete «Nein nein, es wird keine Konsequenzen haben». Er nahm uns die Fingerabdrücke, alle zehn Finger, von mir und meiner Frau. Danach liess er uns einige Dinge unterschreiben. Ich fragte ihn: «Wie kann ich unterschreiben?», da die Dokumente auf Kroatisch geschrieben waren. Ich fragte ihn: «Wie kann ich etwas unterschreiben, das ich nicht verstehe?». Ich versuchte, ein Papier zu lesen, das auf Französisch geschrieben war, und die Polizei schob mich weg und sagte: «Wenn du so weitermachst, wird es ernst.» Wie kann ich unterschreiben? Wir haben viele Papiere unterschrieben.
Danach wurde uns ein Papier gegeben, auf dem stand, dass wir sieben Tage Zeit hätten, um das Schengen-Gebiet zu verlassen. Nachdem sie uns dieses Papier gegeben hatten, liess uns die kroatische Polizei weiterreisen. Heute weiss ich, dass es sich um eine Falle der Polizei handelte. Ausserhalb der Polizeistation steckte uns die Polizei in einen Lieferwagen und brachte uns dann zum Zug, zum Bahnhof. Als die Polizei uns das Papier gab, das uns sieben Tage Zeit liess, das Schengen-Gebiet zu verlassen, sagte sie uns, dass dieses Papier wie ein Passierschein sei. Kein Polizist könne uns auf kroatischem Gebiet aufgreifen. Doch nach Ablauf der sieben Tage würden wir einen illegalen Status haben.
Zusammenfassend lässt sich sagen: die Polizei respektiert die Menschenrechte nicht. Sie erkennt den Wert des Menschen nicht. Wie will die Schweiz uns dazu bringen, nach Kroatien zurückzukehren, wenn die kroatische Polizei die Menschenrechte nicht respektiert? Auch wenn wir Migrant*innen sind, haben wir Rechte, die uns schützen. Die Schweiz ist mein Traumland. Die Schweiz ist sicher. Weil ich Jura studiert habe, habe ich die Konventionen und Verträge gesehen, die hier in Genf unterzeichnet wurden. Aus diesem Grund habe ich mich entschieden, in die Schweiz zu kommen.
“Aujourd’hui je sais que c’était un piège de la police”
Simeon et Rose ont dû fuir le Burundi cet été après que Simeon, avocat, a dû échapper à une tentative d’assassinat de la part de membres du pouvoir en place. Il avait découvert l’identité du violeur présumé d’un enfant, et cette personne était proche du parti au pouvoir. Comme beaucoup d’autres Burundais, Simeon et Rose ont pu fuir le pays en prenant un vol pour la Serbie, pays pour lequel il n’est pas nécessaire d’obtenir un visa pour y entrer. Depuis là, ils ont cherché à rejoindre la Suisse en passant par la Bosnie, la Croatie, la Slovénie, puis l’Italie. Mais, comme tant d’autres personnes empruntant la « route des Balkans », c’est en Croatie qu’ils ont dû faire face à l’oppression des autorités locales.
Nous sommes entrés en Croatie en passant par les champs, les forêts, etc. Nous avons essayé plusieurs fois d’entrer. La première fois, la police croate nous a attrapé dans la forêt. Mais, au lieu de nous amener au commissariat, à Zagreb, la police nous a jeté dans une autre forêt, loin, très loin. Elle nous a jeté dans une autre forêt, pour que nous retournions en Bosnie. Et quand la police nous a jeté dans cette forêt éloignée, elle nous a dit « Voilà Zagreb ». Ils nous insultaient dans les langues que nous ne comprenions pas. Et quand nous sommes [de nouveau] entrés en Croatie moi et ma femme avec notre groupe, ma femme était tellement fatiguée et malade. Alors la police croate s’est mal comportée envers ma femme. Ma femme était fatiguée, et il est arrivé un moment où elle est tombée par terre. Lorsque j’ai fait un geste pour lever ma femme, la police m’a frappé sur la jambe, j’ai même une marque. Elle m’a frappé fort avec le pied. Et puis, ma femme était fatiguée, en plus il faisait très froid, mais la police croate s’est mal comportée, elle ne respecte pas le droit de l’homme. Elle ne voit pas l’importance de l’homme. Il [le policier] a mal parlé, dans la langue croate que je ne comprends pas, mais j’ai vu qu’il tentait de m’insulter, même si je comprends pas. Il a utilisé un ton d’insulte pour dire que ma femme…, il a dit « Woman crazy! Woman crazy! ». Mais ma femme était fatiguée, malade à cause du froid. Et une deuxième chose que je peux dire, lorsque la police nous a amené dans le commissariat, la police nous a demandé « Est-ce que vous allez continuer ? », on a dit oui. « Vous continuez où ? ». « En Suisse ». La police nous a dit « Ok, pas de problème », puis elle nous a donné des feuilles à compléter, nous avons complété. Après avoir complété, la police nous a dit « Ok restez un instant ». On est resté dans la chambre. Après, la police nous a amené pour faire les empreintes. J’ai demandé à la police « C’est pourquoi ça ? », ils ont dit « Non non, c’est pour la sécurité, y’a pas de problème ». Nous n’avions pas d’autre moyens que de faire ce qu’ils disaient. C’est la police, donc nous étions dans une obligation d’accepter. Ils nous ont piégés. J’ai demandé encore « Il n’y a pas de conséquences ? », et il m’a répondu « Non non il n’y a pas de conséquences ». Il nous a pris les empreintes, les dix doigts, pour moi et ma femme. Après, il nous a fait signer des choses. Je lui ai dit « Comment puis-je signer ? », car les documents étaient écrits en croate. Je lui ai demandé « Comment je peux signer une chose que je ne comprends pas ? ». J’ai essayé de lire un papier qui était écrit en français, la police m’a repoussé et m’a dit « Si tu continues, ça sera grave ». Comment je peux signer ? Nous avons signé beaucoup de papiers. Après, on nous a donné un papier qui disait que nous avions sept jours pour quitter le territoire Schengen.Et, après nous avoir donné ce papier, la police croate nous a fait sortir. Mais, aujourd’hui je sais que c’était un piège de la police. Après le commissariat, la police nous a mis dans une camionnette, et puis ils nous ont amené vers le train, à la gare. Aussi, quand la police nous a donné le papier qui nous laissait 7 jours quitter le territoire Schengen, elle nous a dit que ce papier était comme un laissez-passer. Qu’aucun policier ne peut nous attraper dans le territoire croate. Une autre chose, après ces 7 jours, nous serons en situation illégale.
En résumé, la police ne respecte pas les droits de l’homme. Elle ne comprend pas la valeur de l’homme. Comment la Suisse veut nous faire retourner en Croatie alors que la police croate ne respecte pas les droits de l’homme ? Même si nous sommes des migrants nous avons des droits qui nous protègent. La Suisse c’est mon pays de rêve. Et la Suisse, c’est la sécurité. En plus comme j’ai fait du droit, j’ai vu les conventions et les traités qui ont été signé ici à Genève. C’est pourquoi j’ai choisi la Suisse.